Hameau de Rillé

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Jouhet

Une villa gallo-romaine a été repérée par photographie aérienne par Christian Richard entre Rillé et le Terrier.

D'après Rédet (p. 353), une Capella Sancte Marie de Reyllec est mentionnée en 1184 parmi les biens de l'abbaye de Saint-Savin puis en 1260, Rihec apparaît dans les Layettes du trésor des chartes (t. III p. 365), comme Prioratus de Ryellec dans le Pouillé de Gautier (f° 148) et Prioratus de Rihlec dans le Grand Gauthier (f° 5). Il n'a pas été retrouvé de trace de ce prieuré.

La graphie varie dans les actes suivants : Riglec comme fief de Beaupuy en 1483, Rillec en 1557, Rillé en 1642, Reillé en 1644, Rillecq en 1645, Rillet (comme bien de Saint-Savin) en 1757.

Sous l'Ancien Régime, une partie de la dîme de Rillé est perçue notamment par Joseph Rozet, qui rend hommage au roi via son château de Montmorillon. La dime de Rillé relevait de la baronnie de Montmorillon, mais la haute justice dépendait de l'abbaye de Saint-Savin. Cette dernière organise en 1684 une commission en chancellerie pour faire dresser le terrier de cette seigneurie.

Le 12 octobre 1761, Jean-Baptiste Parent, ingénieur de la province de Poitou, demeurant à Poitiers paroisse Saint-Didier, en face des filles de Notre-Dame, est nommé expert laïc pour évaluer les travaux réalisés récemment et ceux à faire urgemment sur les biens de l'abbaye de Saint-Savin. Il dresse l'état des lieux, enregistré à la généralité de Bourges, le 5 novembre 1761. Après avoir visité l'église de Jouhet, il se rend aux étangs qui dépendent du château de Rillet [sic], accompagné du sieur Varenne, sous-fermier du château de Rillet. A l'étang de Calabre, il constate plusieurs brèches importantes dans le glacis en amont, construit en moellons, dont il estime les réparations (moellons et renforts en bois de chêne) à 274 livres 10 sols et 6 deniers. Il se rend ensuite à l'étang de Petit Calabre où la réparation d'une brèche est estimée à 18 livres. Il se dirige ensuite à l'étang de la Ferrandière aux murs de glacis en pierre sèche où il faut réparer la bonde et à la couverture du barrage, renfort de la chaussée, de la grille en bois, pour un total de 130 livres et 1 sol. Il se dirige ensuite à l'étang de Bertezioux où le sieur Varenne lui fait constater les travaux récents réalisés pour 128 livres. Il reste à remettre 28 livres et 6 sols à l'adjudicataire. Depuis ces travaux, il y a eu de nouvelles dégradations à la dalle et au glacis pour un total de 176 livres 18 sols et 6 deniers. Il examine ensuite l'étang de Valencienne où il faut réparer le glacis, la grille en bois de décharge des eaux, le chapeau de la bonde pour un total de 43 livres 5 sols et 12 deniers. Enfin, le petit étang nécessite de nombreux travaux estimés à 173 livres 6 sols et 3 deniers.

Le hameau de Rillé est figuré sur la carte de Cassini.

En 1837, des habitants de Rillé saisissent le tribunal de Montmorillon pour se partager 270 ha de brandes qui dépendaient " de l'abbaye de Rissé [sic], qui elle-même faisait partie de celle de Saint-Savin ".

Il n'a pas été retrouvé d'autres documents mentionnant un établissement religieux à Rillé.

L’État en revendique la propriété comme n'ayant pas été transférée lors de la vente comme biens nationaux de l'abbaye de Saint-Savin. Le dossier est complexe et après de longues enquêtes et de nombreux échanges de courriers (Archives départementales de la Vienne, 2 Q 121, voir transcription partielle en annexe), la revendication des brandes par le préfet est définitivement abandonnée en 1847. Cependant, en 1938 apparaît parmi les biens de la commune de Jouhet une petite parcelle cadastrée E2 76, d'un peu moins de un ha appelée sur le registre " les communaux de Rillé " et incluse dans les brandes de Rillé (cadastre de 1840).

Sur le cadastre de 1840, le hameau de Rillé se développe essentiellement le long du chemin qui mène à Peufavard. Si les fermes situées à l'ouest du chemin sont partiellement conservées, notamment l'ensemble aujourd'hui cadastré D1 210, tout un ensemble de petits bâtiments adjacents et imbriqués à l'est de ce chemin a été en grande partie détruit pour donner place à des constructions nouvelles.

Le chemin d'intérêt commun n° 80 de Chauvigny à La Trimouille par Leignes-sur-Fontaine traverse le hameau de Rillé et fait l'objet de plusieurs discussions sur son tracé et sa jonction avec le chemin n° 76 à partir de 1863.

Le hameau se développe vers le sud, jusqu'à rejoindre la Sarigaudière et le Terrier à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle.

Quelques constructions modestes sont figurées sur la feuille D2, entre le village de Rillé proprement dit et le Terrier. D'après le registre des augmentations et diminutions du bâti, Louis Lajonc construit une maison en 1855 sur la parcelle D2 493. En 1858-1860, Pierre Lajonc démolit et agrandit sa maison cadastrée D2 498. En 1862, une augmentation de construction, imposable à partir de 1865, est à nouveau signalée pour la parcelle D2 498, appartenant désormais à Philippe Mallet. En 1865, René Lagion construit une maison neuve sur la parcelle D2 497, puis Charles Mouillebet est indiqué avec une maison (construction nouvelle) en 1867 sur la même parcelle. En 1894, Jean Augas construit une maison neuve sur la parcelle D2 494, qui était déjà bâtie sur le cadastre de 1840.

En 1871, Joseph Thomas construit une maison sur une grande parcelle inoccupée au nord du hameau (D1 150), puis Antoine Barrat construit une autre maison neuve sur la même parcelle en 1875. Encore plus au nord, Jean Gonneau construit une maison nouvelle sur la parcelle D1 88 (aujourd'hui D1 163, non bâtie)

En 1872, Mathurin Demay démoli et reconstruit une maison sur la parcelle D1 207, au sud de Rillé.

En 1875, François Denis construit une maison neuve parcelle D 140 (actuelle parcelle non bâtie D2 192).

En 1887, Pierre Deschamp construit une maison neuve sur les parcelles D 190 et 191 (actuelle D3 195).

D'autres constructions sont signalées dans le registre pour des maisons qui ont été intégrées dans l'étude (voir chaque dossier individuel).

Le registre indique également que la parcelle D1 218, non bâtie, située à l'est de la ferme reconstruite sur les parcelles D1 216 et 217, est acquise par vente du 20 février 1889 pour l'emplacement du chemin vicinal n° 22 à la suite d'un plan d'alignement établi par l'agent-voyer cantonal en 1888 et validé l'année suivante.

En 1910, la commune de Jouhet achète un terrain de 15 m² et fait aménager un lavoir pour les habitants de Rillé en amont du pont sur le Chambon. Les plaintes d'un riverain pour inondation de son jardin sont jugées sans fondement par les services des Ponts et chaussées (Archives départementales de la Vienne, voir transcription partielle en annexe du dossier du lavoir).

Le 15 mars 1910, des parties de parcelles en labour (D 241p, 268p, 303p et 307p) et en futaie (C 545, le Bois-Brunet) situées à l'ouest de Rillé sont acquises pour constituer le chemin vicinal ordinaire n° 84.

Périodes

Principale : Antiquité, Moyen Age, Temps modernes, Epoque contemporaine

Auteurs Auteur : maître d'oeuvre inconnu,

Le hameau s'est développé vers le sud au cours du 20e siècle.

Dans ce hameau, l'usage de la tuile creuse sur des toits généralement à faibles pentes domine.

Le long de la route de Peufavard, la plupart des logements sont implantés perpendiculairement à la rue.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Jouhet

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Rillé

Cadastre: 2016 D2

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